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Marelle, littérature contemporaine et comparée

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La récente traduction de Théodoros de Mircea Cartarescu, auteur roumain acclamé par la critique, auteur de la trilogie Orbitor, est l’occasion pour Marelle de se tourner vers l’Est et de commenter une oeuvre originale, ni historique ni mythique, un roman fleuve ou monde, des personnages bibliques, historiques et romanesques, sous trois temporalités : l’histoire du destin de Théodoros, empereur d’Ethiopie contre l’armée de la reine Victoria au XIXe, l’histoire apocryphe du roi Salomon, une Odyssée racontée par une mère… Ce sont plusieurs lignes temporelles et spatiales, plusieurs mondes qui se croisent et un style qui s’enfonce en entrelacs, parfois trop complexes, parfois envoûtants, dans ce récit pluriel et mythique. Un roman monde qui n’a pas vocation à être dans le monde, puisqu’il ne parle d’aucune histoire ou actualité, un roman mythe qui raconte certes une histoire mais qui jouit avant tout d’un style baroque, Boschien, par effusion et éclats de couleurs. Une lecture hors du temps, donc, difficile parfois, mais dont l’ardeur nous a finalement séduit.

http://trensistor.fr/fichiers/emissions/2024/12/18/marelle_3.mp3

« Si tu te signes avec trois doigts poisseux de sang, en te marquant le front au-dessus des sourcils (une goutte glisse le long de ton nez bistre et aquilin jusqu’à ta moustache nouée du côté gauche avec un fil d’or, et tombe sur les dalles de malachite de la forteresse royale), en déposant ensuite une tache au bas de ta chemise d’un atlas si blanc qu’il semble doré, et deux autres sous tes épaulettes en opale, d’abord à droite, puis à gauche, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen, ton signe de croix sera-t-il reçu ? On t’a toujours dit que tu étais une croix de preux, comme on dit pour désigner un vaillant dans ta langue natale, et c’est bien ce que tu as toujours été autant que tu t’en souviennes, c’est ainsi que tu es né du ventre de ta mère venue de l’Archipel : une croix de chair sur laquelle de nombreux, d’innombrables martyrs ont rendu l’âme, croix d’orgueil et de désir sur laquelle – de tes propres mains maculées de sang et de salpêtre, aux ongles sales que tu as toujours eu longs et que tu ne cures jamais pour conserver le souvenir de chacun des corps, de femme ou d’homme, dans lesquels tu les as plantés – tu as crucifié en tout premier ta pauvre âme, spectre d’air translucide, air translucide percé de clous et hurlant de douleur, et fleurs de sang fleurissant en haut, en bas, à droite et à gauche, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, Amen. »

« Vos Altesses, nombre de saints lieux de culte chrétiens, hébreux et mahométans sont coiffés d’une voûte semblable au ciel ou les maitres fresquistes de nos aïeux ont représenté les forces invisibles et inégalables de notre créateur qui est unique que nous Le nommions Dieu ou Allah ou celui qui est. Cela est bien et beau, tel que c’est, car tout croyant en petit verre de terre qu’il es, contient l’espoir du papillon, l’espoir de sortir du cocon, de son tombeau, sous la forme d’un d’une créature ailée et de voler vers les cieux si bien que tout clocher couvrant un lieu de culte, est une image du ciel dont nous attendons tout le salut. Mais est-il juste que les imitations de la vie céleste soient couverte de visages ou de frise magistrale dans les plus admirables couleurs et que leur archétype demeure vide et simple comme l’œuf qui vient d’être pondu, dépourvu d’ornement et de grâce ? Nous pensons que cela n’est pas juste, et voici ce que nous avons imaginé, après avoir consulté des hommes d’expérience et des grandes sagesse. Avec révérence sur révérence, et regardant vers vos Altesses, comme vers les anges des cieux, vous prions de mettre à votre à notre disposition, chacun de vous, selon son pouvoir, l’argent, et vivre et les échafaudages pour un millier de peintres que nous aurons la charge de trouver et de rassembler, pour la plus grande œuvre depuis la création du monde, à l’accomplissement de laquelle votre modeste serviteur Microfan, Sisoès, le plus humble des peintres, ose s’affronter. Cette œuvre nous verra élever des échafaudages sur toute la voûte céleste, comme Michel, autrefois, mais sur une surface 10 000 fois plus vaste que celle qu’il eut à sa disposition dans la cité du Vatican, nous peindrons à presque tout le ciel, cette sainte coupole, au-dessus de vos contrées présente l’icône unique de la providence divine, dans laquelle se feront toutes les choses, vues et non vues, des lointains étoiles, neutronique, jusqu’aux boucles, dont, à l’échelle de Planck, est tissé l’espace-temps, de nombreux types de virus qui apportent des maladies atroces, jusqu’aux embranchement de toutes les pièces, espèce de plantes, moisissures et animaux, ayant l’homme comme achèvement, de l’hydrogène à l’organesson, l’élément numéro 118, du BIGBANG au Big Crunch, de l’Alpha a l’Omega. »

Avec la participation de Louis Doisy

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« Si tu te signes avec trois doigts poisseux de sang, en te marquant le front au-dessus des sourcils (une goutte glisse le long de ton nez bistre et aquilin jusqu’à ta moustache nouée du côté gauche avec un fil d’or, et tombe sur les dalles de malachite de la forteresse royale), en déposant ensuite une tache au bas de ta chemise d’un atlas si blanc qu’il semble doré, et deux autres sous tes épaulettes en opale, d’abord à droite, puis à gauche, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Amen, ton signe de croix sera-t-il reçu ? On t’a toujours dit que tu étais une croix de preux, comme on dit pour désigner un vaillant dans ta langue natale, et c’est bien ce que tu as toujours été autant que tu t’en souviennes, c’est ainsi que tu es né du ventre de ta mère venue de l’Archipel : une croix de chair sur laquelle de nombreux, d’innombrables martyrs ont rendu l’âme, croix d’orgueil et de désir sur laquelle – de tes propres mains maculées de sang et de salpêtre, aux ongles sales que tu as toujours eu longs et que tu ne cures jamais pour conserver le souvenir de chacun des corps, de femme ou d’homme, dans lesquels tu les as plantés – tu as crucifié en tout premier ta pauvre âme, spectre d’air translucide, air translucide percé de clous et hurlant de douleur, et fleurs de sang fleurissant en haut, en bas, à droite et à gauche, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, Amen. »

« Vos Altesses, nombre de saints lieux de culte chrétiens, hébreux et mahométans sont coiffés d’une voûte semblable au ciel ou les maitres fresquistes de nos aïeux ont représenté les forces invisibles et inégalables de notre créateur qui est unique que nous Le nommions Dieu ou Allah ou celui qui est. Cela est bien et beau, tel que c’est, car tout croyant en petit verre de terre qu’il es, contient l’espoir du papillon, l’espoir de sortir du cocon, de son tombeau, sous la forme d’un d’une créature ailée et de voler vers les cieux si bien que tout clocher couvrant un lieu de culte, est une image du ciel dont nous attendons tout le salut. Mais est-il juste que les imitations de la vie céleste soient couverte de visages ou de frise magistrale dans les plus admirables couleurs et que leur archétype demeure vide et simple comme l’œuf qui vient d’être pondu, dépourvu d’ornement et de grâce ? Nous pensons que cela n’est pas juste, et voici ce que nous avons imaginé, après avoir consulté des hommes d’expérience et des grandes sagesse. Avec révérence sur révérence, et regardant vers vos Altesses, comme vers les anges des cieux, vous prions de mettre à votre à notre disposition, chacun de vous, selon son pouvoir, l’argent, et vivre et les échafaudages pour un millier de peintres que nous aurons la charge de trouver et de rassembler, pour la plus grande œuvre depuis la création du monde, à l’accomplissement de laquelle votre modeste serviteur Microfan, Sisoès, le plus humble des peintres, ose s’affronter. Cette œuvre nous verra élever des échafaudages sur toute la voûte céleste, comme Michel, autrefois, mais sur une surface 10 000 fois plus vaste que celle qu’il eut à sa disposition dans la cité du Vatican, nous peindrons à presque tout le ciel, cette sainte coupole, au-dessus de vos contrées présente l’icône unique de la providence divine, dans laquelle se feront toutes les choses, vues et non vues, des lointains étoiles, neutronique, jusqu’aux boucles, dont, à l’échelle de Planck, est tissé l’espace-temps, de nombreux types de virus qui apportent des maladies atroces, jusqu’aux embranchement de toutes les pièces, espèce de plantes, moisissures et animaux, ayant l’homme comme achèvement, de l’hydrogène à l’organesson, l’élément numéro 118, du BIGBANG au Big Crunch, de l’Alpha a l’Omega. »

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