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En Irak, des protestations contre la réforme d'une loi sur le mariage, le divorce et la garde d'enfants

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Depuis cet été, l’amendement d’une loi irakienne divise le pays. Cette réforme vise à modifier la loi des statuts personnels qui définit depuis 1959 les règles du mariage, du divorce ou encore de la garde des enfants. Les partis soutenant l’amendement arguent qu’il rendra la loi plus constitutionnelle en donnant le choix de passer par les tribunaux religieux, tandis que les opposants dénoncent une réforme qui entamera les droits des femmes et des enfants dans le pays.

Les manifestants, majoritairement des femmes, sont quelques dizaines rassemblées dans une rue passante de Bagdad. Elles rejettent la réforme de la loi qui régit les affaires familiales en Irak. « En amendant cette loi, ils ont l’intention de remplacer les tribunaux civils irakiens par des tribunaux chiites et sunnites, explique Suhaila al-Assem, activiste et membre de l’Alliance 188, du nom de la loi dite des statuts personnels. Depuis 1959, nous allons devant un seul tribunal et les citoyens irakiens, quand ils signent leur contrat de mariage devant un juge, se voient demander à quelle religion rattacher ce mariage, et le juge l’enregistre. Mais maintenant, ils veulent séparer ça entre les tribunaux chiites et sunnites. »

Avec son collectif, elle dénonce un retour en arrière, une influence religieuse sur les affaires civiles qui rendrait plus facile le mariage des mineurs et accorderait la garde des enfants aux pères à partir de 7 ans.

À lire aussiIrak: un projet d'amendement de la loi sur les libertés inquiète les défenseurs des droits humains

De fortes tensions au sein de la population

Derrière une banderole, une femme s’inquiète des conséquences que cela aura sur sa fille, dont elle a la garde depuis son divorce. « J’ai été forcée de me marier quand j’avais 13 ans. Ma fille a maintenant 10 ans, pourquoi devrait-elle être à la garde de la femme de son père ?, s’indigne-t-elle. Ça fait 10 ans que je prends soin d’elle et ils veulent me prendre ma fille sans lui demander son avis ! Nous rejetons cet amendement parce qu’il ôte leurs droits aux femmes et aux enfants. »

Elle est interrompue par un homme divorcé qui soutient la réforme. « Je gagne 10 000 dinars par jour, j’ai 4 enfants et je dois verser 450 000 dinars par mois. La mère ne me laisse pas rendre visite à mes enfants ou voir mes enfants… Jamais ! », s'énerve-t-il. Une manifestante lui répond : « Les juges sont justes, vous pouvez aller au tribunal et demander à les voir. »

Le ton monte jusqu’à ce que l’homme reçoive une gifle et soit escorté hors de la foule. Cette scène surprenante à Bagdad illustre les tensions engendrées par cette réforme.

Des règles opaques et de nombreuses questions en suspens

Pourtant, les règles qui régiront la vie des Irakiens ne sont pas claires. Les autorités religieuses auront six mois pour écrire leurs codes juridiques, une fois la réforme votée. Pour Salem al-Mousawi, ancien juge, spécialiste du droit constitutionnel, difficile de savoir à quoi s’attendre. « Le problème du mariage des mineurs, c’est qu’il est source de désaccord entre les courants religieux, le groupe sunnite malikite dit 12 ans minimum, l’école hanafite sunnite dit 9 ans, et les chiites Jaafari disent 7. La crainte, c’est que les citoyens perdent confiance en notre système judiciaire irakien, souligne-t-il. Le résultat, c’est que nous serons soumis aux opinions et aux jugements personnels de religieux. »

Quel contrôle conserverait l’État sur ces lois ? En cas de changements de responsables religieux dans le pays, les codes pourraient-ils être changés ? De nombreuses questions restent en suspens, y compris de savoir si la réforme sera cette fois adoptée au Parlement.

À lire aussi«Ça n'a rien changé»: 20 ans après la chute de Saddam Hussein, la situation des Irakiennes stagne

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Les manifestants, majoritairement des femmes, sont quelques dizaines rassemblées dans une rue passante de Bagdad. Elles rejettent la réforme de la loi qui régit les affaires familiales en Irak. « En amendant cette loi, ils ont l’intention de remplacer les tribunaux civils irakiens par des tribunaux chiites et sunnites, explique Suhaila al-Assem, activiste et membre de l’Alliance 188, du nom de la loi dite des statuts personnels. Depuis 1959, nous allons devant un seul tribunal et les citoyens irakiens, quand ils signent leur contrat de mariage devant un juge, se voient demander à quelle religion rattacher ce mariage, et le juge l’enregistre. Mais maintenant, ils veulent séparer ça entre les tribunaux chiites et sunnites. »

Avec son collectif, elle dénonce un retour en arrière, une influence religieuse sur les affaires civiles qui rendrait plus facile le mariage des mineurs et accorderait la garde des enfants aux pères à partir de 7 ans.

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De fortes tensions au sein de la population

Derrière une banderole, une femme s’inquiète des conséquences que cela aura sur sa fille, dont elle a la garde depuis son divorce. « J’ai été forcée de me marier quand j’avais 13 ans. Ma fille a maintenant 10 ans, pourquoi devrait-elle être à la garde de la femme de son père ?, s’indigne-t-elle. Ça fait 10 ans que je prends soin d’elle et ils veulent me prendre ma fille sans lui demander son avis ! Nous rejetons cet amendement parce qu’il ôte leurs droits aux femmes et aux enfants. »

Elle est interrompue par un homme divorcé qui soutient la réforme. « Je gagne 10 000 dinars par jour, j’ai 4 enfants et je dois verser 450 000 dinars par mois. La mère ne me laisse pas rendre visite à mes enfants ou voir mes enfants… Jamais ! », s'énerve-t-il. Une manifestante lui répond : « Les juges sont justes, vous pouvez aller au tribunal et demander à les voir. »

Le ton monte jusqu’à ce que l’homme reçoive une gifle et soit escorté hors de la foule. Cette scène surprenante à Bagdad illustre les tensions engendrées par cette réforme.

Des règles opaques et de nombreuses questions en suspens

Pourtant, les règles qui régiront la vie des Irakiens ne sont pas claires. Les autorités religieuses auront six mois pour écrire leurs codes juridiques, une fois la réforme votée. Pour Salem al-Mousawi, ancien juge, spécialiste du droit constitutionnel, difficile de savoir à quoi s’attendre. « Le problème du mariage des mineurs, c’est qu’il est source de désaccord entre les courants religieux, le groupe sunnite malikite dit 12 ans minimum, l’école hanafite sunnite dit 9 ans, et les chiites Jaafari disent 7. La crainte, c’est que les citoyens perdent confiance en notre système judiciaire irakien, souligne-t-il. Le résultat, c’est que nous serons soumis aux opinions et aux jugements personnels de religieux. »

Quel contrôle conserverait l’État sur ces lois ? En cas de changements de responsables religieux dans le pays, les codes pourraient-ils être changés ? De nombreuses questions restent en suspens, y compris de savoir si la réforme sera cette fois adoptée au Parlement.

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