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Maia Sandu, la présidente moldave face à l’influence russe

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C’est un second tour très délicat qui se profile le 3 novembre prochain pour Maia Sandu, la présidente pro-Europe de la Moldavie. Arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle, le 20 octobre dernier, Maia Sandu est fragilisée par la victoire étriquée du référendum sur l’Union européenne organisé le même jour : seulement 50,4 % des voix en faveur de l’Union européenne.

C’est seulement au bout d’une nuit électorale éprouvante pour les nerfs que le verdict est tombé, avec une victoire du « oui » sur le fil du rasoir, obtenue grâce à l’apport tardif des voix de la diaspora. Pour le camp pro-européen, l’essentiel est sauf puisqu'avec ce « oui », l’objectif d’adhésion à l’Union européenne sera bien gravé dans le marbre de la constitution moldave.

Mais l’impact politique de ce vote étriqué sera forcément négatif, tant la présidente s’était personnellement impliquée dans la bataille du référendum. Maia Sandu ne s’y est pas trompée, qui fustigeait dans le courant de la nuit, alors qu’un décompte encore provisoire accordait la victoire au « non », une « attaque sans précédent contre la démocratie, à coups de désinformation et d’achat de voix. »

Aujourd’hui âgée de 52 ans, Maia Sandu conserve toutefois une base électorale importante - elle a tout de même obtenu 42 % des voix au premier tour et elle reste aux yeux de ses électeurs une présidente à la fois intègre et compétente. « J’ai voté pour elle parce qu’à mon avis, c’est la présidente idéale pour la Moldavie, nous confiait avec enthousiasme Tatiana, une habitante de Chisinau rencontrée lors de la journée d’élection du 20 octobre. Elle est intelligente, elle parle plusieurs langues, elle a rencontré les plus grands dirigeants de la planète. Et puis elle est intègre ! Elle se bat contre la corruption dans tous les domaines. »

À lire aussiMoldavie: la présidente Sandu en tête du premier tour, courte victoire du «oui» au référendum sur l'UE

« Elle n’a pas tenu ses promesses »

De fait, cette ancienne économiste de la Banque mondiale a un CV impressionnant et continue de vivre simplement, dans le modeste appartement qu’elle occupe avec sa mère. Les détracteurs de Maia Sandu lui reprochent cependant de ne pas avoir mesuré les conséquences de l’inflation qui a suivi la guerre en Ukraine (29 % en 2022).

« Elle devait augmenter les retraites, mais ce sont les prix qui ont augmenté, souffle Parascovia, une ancienne institutrice de 76 ans qui a été obligée de reprendre un travail pour subvenir à ses besoins. « Moi, j'ai travaillé plus de 40 ans et maintenant, j'ai une retraite de 4 300 lei [environ 200 euros, NDLR] ! Comment pourrais-je payer mon loyer, acheter mes médicaments ? Maia Sandu n’a pas tenu ses promesses et elle m’a beaucoup déçue. C’était des paroles, beaucoup de paroles, mais pas de résultats. »

Lors de son élection en 2020, Maia Sandu s’est engagée à réformer la justice et à combattre la corruption. Elle se présentait comme une candidate favorable à l’Europe, mais n’a pas tout de suite rompu avec la Russie. « À partir de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022, la Moldavie ne pouvait plus rester à l’écart et rester amie avec tout le monde, l’Occident et la Russie, ce qu’elle faisait depuis son indépendance, il y a 30 ans, se rappelle Vladislav Kulminiski, ancien vice-Premier ministre de Maia Sandu. Dès lors, son discours et son attitude ont changé : elle a dit que la menace venait de la Russie et que pour préserver la paix en Moldavie, il fallait rejoindre l’Union européenne. »

Basculement pro-européen

Sandu rompt alors avec la Russie, se tourne résolument vers le camp occidental et voit son activisme diplomatique couronné de succès, puisque l’Union européenne accepte d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Moldavie en juin dernier.

Revers de la médaille, ce choix pro-occidental suscite l’inquiétude d’une partie de la population, attachée à la neutralité de la Moldavie. « La propagande russe a imposé l’idée que l’UE veut dire l’Otan, décrypte Catherine Durandin, professeur honoraire à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). La propagande insiste sur le fait que l’UE va entraîner la Moldavie dans la guerre en Ukraine. Or, la population veut la paix à tout prix et a peur de ce glissement vers l’UE et vers l’Otan. »

Autre angle d’attaque du camp pro-russe, tout comme en Géorgie : l’idée qu’une adhésion à l’UE menacerait les valeurs traditionnelles – valeurs fondées sur la religion orthodoxe et une conception conservatrice de la famille. « L’Union européenne est présentée par la propagande pro-russe comme un monde décadent qui rendrait obligatoire, par exemple, les mariages homosexuels, pointe Catherine Durandin. L’UE est également associée à un irrespect des valeurs familiales. Et la propagande insiste sur la vie privée de Maia Sandu qui est une femme célibataire et sans enfants. »

Le second tour qui aura lieu le 3 novembre prochain s’annonce d’autant plus délicat pour Maia Sandu qu’elle ne dispose que d’une très faible réserve de voix. Tandis que son adversaire, l’ancien procureur général de Moldavie Alexander Stoianoglu, va pouvoir compter sur le ralliement de quasiment tous les candidats défaits au premier tour, favorables comme lui à une relation apaisée avec la Russie.

À lire aussiLa Moldavie face à des scrutins cruciaux pour l'ancrage européen du pays

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C’est seulement au bout d’une nuit électorale éprouvante pour les nerfs que le verdict est tombé, avec une victoire du « oui » sur le fil du rasoir, obtenue grâce à l’apport tardif des voix de la diaspora. Pour le camp pro-européen, l’essentiel est sauf puisqu'avec ce « oui », l’objectif d’adhésion à l’Union européenne sera bien gravé dans le marbre de la constitution moldave.

Mais l’impact politique de ce vote étriqué sera forcément négatif, tant la présidente s’était personnellement impliquée dans la bataille du référendum. Maia Sandu ne s’y est pas trompée, qui fustigeait dans le courant de la nuit, alors qu’un décompte encore provisoire accordait la victoire au « non », une « attaque sans précédent contre la démocratie, à coups de désinformation et d’achat de voix. »

Aujourd’hui âgée de 52 ans, Maia Sandu conserve toutefois une base électorale importante - elle a tout de même obtenu 42 % des voix au premier tour et elle reste aux yeux de ses électeurs une présidente à la fois intègre et compétente. « J’ai voté pour elle parce qu’à mon avis, c’est la présidente idéale pour la Moldavie, nous confiait avec enthousiasme Tatiana, une habitante de Chisinau rencontrée lors de la journée d’élection du 20 octobre. Elle est intelligente, elle parle plusieurs langues, elle a rencontré les plus grands dirigeants de la planète. Et puis elle est intègre ! Elle se bat contre la corruption dans tous les domaines. »

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De fait, cette ancienne économiste de la Banque mondiale a un CV impressionnant et continue de vivre simplement, dans le modeste appartement qu’elle occupe avec sa mère. Les détracteurs de Maia Sandu lui reprochent cependant de ne pas avoir mesuré les conséquences de l’inflation qui a suivi la guerre en Ukraine (29 % en 2022).

« Elle devait augmenter les retraites, mais ce sont les prix qui ont augmenté, souffle Parascovia, une ancienne institutrice de 76 ans qui a été obligée de reprendre un travail pour subvenir à ses besoins. « Moi, j'ai travaillé plus de 40 ans et maintenant, j'ai une retraite de 4 300 lei [environ 200 euros, NDLR] ! Comment pourrais-je payer mon loyer, acheter mes médicaments ? Maia Sandu n’a pas tenu ses promesses et elle m’a beaucoup déçue. C’était des paroles, beaucoup de paroles, mais pas de résultats. »

Lors de son élection en 2020, Maia Sandu s’est engagée à réformer la justice et à combattre la corruption. Elle se présentait comme une candidate favorable à l’Europe, mais n’a pas tout de suite rompu avec la Russie. « À partir de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en 2022, la Moldavie ne pouvait plus rester à l’écart et rester amie avec tout le monde, l’Occident et la Russie, ce qu’elle faisait depuis son indépendance, il y a 30 ans, se rappelle Vladislav Kulminiski, ancien vice-Premier ministre de Maia Sandu. Dès lors, son discours et son attitude ont changé : elle a dit que la menace venait de la Russie et que pour préserver la paix en Moldavie, il fallait rejoindre l’Union européenne. »

Basculement pro-européen

Sandu rompt alors avec la Russie, se tourne résolument vers le camp occidental et voit son activisme diplomatique couronné de succès, puisque l’Union européenne accepte d’ouvrir des négociations d’adhésion avec la Moldavie en juin dernier.

Revers de la médaille, ce choix pro-occidental suscite l’inquiétude d’une partie de la population, attachée à la neutralité de la Moldavie. « La propagande russe a imposé l’idée que l’UE veut dire l’Otan, décrypte Catherine Durandin, professeur honoraire à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). La propagande insiste sur le fait que l’UE va entraîner la Moldavie dans la guerre en Ukraine. Or, la population veut la paix à tout prix et a peur de ce glissement vers l’UE et vers l’Otan. »

Autre angle d’attaque du camp pro-russe, tout comme en Géorgie : l’idée qu’une adhésion à l’UE menacerait les valeurs traditionnelles – valeurs fondées sur la religion orthodoxe et une conception conservatrice de la famille. « L’Union européenne est présentée par la propagande pro-russe comme un monde décadent qui rendrait obligatoire, par exemple, les mariages homosexuels, pointe Catherine Durandin. L’UE est également associée à un irrespect des valeurs familiales. Et la propagande insiste sur la vie privée de Maia Sandu qui est une femme célibataire et sans enfants. »

Le second tour qui aura lieu le 3 novembre prochain s’annonce d’autant plus délicat pour Maia Sandu qu’elle ne dispose que d’une très faible réserve de voix. Tandis que son adversaire, l’ancien procureur général de Moldavie Alexander Stoianoglu, va pouvoir compter sur le ralliement de quasiment tous les candidats défaits au premier tour, favorables comme lui à une relation apaisée avec la Russie.

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