#3 Dans l'intimité du château de L'Islette avec Bénédicte Michaud
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Le jour où son mari Pierre-André lui a proposé d’emménager au Château de L’Islette, Bénédicte Michaud a « su qu’il fallait [qu’elle] affronte son destin ». C’est en maîtresse de maison qu’elle accueille le public, six mois par an. Laissant entrevoir la vie quotidienne de la famille dans ce charmant château privé, et celle, éphémère et passionnelle, de Camille Claudel et Auguste Rodin.
« Ça a été le petit paradis de Claudel et Rodin, c’est devenu le nôtre, ça peut devenir le vôtre le temps de la visite », a coutume de lancer la propriétaire des lieux aux visiteurs croisés dans les jardins. Ces mêmes jardins où Camille Claudel et Auguste Rodin se croisaient amoureusement il y a plus d’un siècle, où les promeneurs s’attardent aujourd’hui volontiers.
L’intérieur du château a été remis au goût du jour. À son entrée dans ce qui serait désormais la maison familiale, « c’était un peu triste et sombre, pas suffisamment cosy » se souvient Bénédicte Michaud. Chambres, cuisine, salle de bains ont été réaménagés pour y accueillir la famille. Ce sont ces mêmes pièces, ponctuées de photos d’enfants à travers les ans, qui s’offrent au regard. « On a l’impression que c’est chez nous » sourit une visiteuse à l’intention de la propriétaire des lieux.
Chez eux aussi, le couple de sculpteurs qui a vécu ici quelques mois d’une intense passion. Presque de mémoire, Bénédicte Michaud se replonge à haute voix dans les échanges épistolaires qui berçait alors le quotidien de L'Islette. Il y a ces fac-similés de lettres ou ce questionnaire de Proust échangé entre les amoureux, ou encore ces sculptures que Pierre-André et Bénédicte Michaud ont fait revenir au château. « Ça circule un peu dans l’air du château », ressent celle qui se considère comme l’une des gardiennes du lieu. Et de sa mémoire intime.
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